MONSTRE
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DICTIONNAIRE Larousse           

Monstre :

1. Êtres vivant présentant une mal formation importante. La tératologie l’étudie
2. Êtres fantastique de la mythologie, des légendes.
3. Animal, objet effrayant par sa taille, son aspect. Monstres marins.
4. Personne d’une laideur repoussante.
5a.  Personne qui suscite l’horreur par sa cruauté, sa perversité.
5b.  Personne qui effraie ou suscite une profonde antipathie par quelque défaut,
quelque vice qu’elle présente à un degré extrême. Un monstre d ‘égoïsme.
6. Monstre sacré : comédien très célèbre ; personnage hors du commun auréolé de
gloire mythique. Adj : prodigieux, énorme … (une chance monstre)

 

DICTIONNAIRE SYMBOLIQUE        

Monstre :

Le monstre symbolise le gardien d’un trésor, comme le trésor de l’immortalité par exemple, c’est-à-dire l’ensemble des difficultés à vaincre, des obstacles à surmonter, pour accéder enfin à ce trésor, matériel, biologique ou spirituel. Le monstre est là pour provoquer à l’effort, à la domination de la peur, à l’héroïsme.
Il intervient en ce sens dans de nombreux rites initiatiques. Il appartient au sujet de faire ses preuves, de donner la mesure de ses capacités et de ses mérites. Il faut vaincre le dragon, le serpent, les plantes épineuses, toute espèce de monstre, y compris soi-même, pour posséder les biens supérieurs que l’on convoite. Ils montent la garde à la porte des palais royaux, des temples et des tombeaux.
Dans de nombreux cas, le monstre n’est en effet que l’image d’un certain moi, ce moi supérieur. Le conflit est souvent symbolisé dans l’imagerie antique par le combat de l’aigle et du serpent.

En tant que gardien du trésor, le monstre est aussi signal du sacré. On pourrait dire : là où est le monstre, là est le trésor. Rares les lieux sacrés à l’entér desquels ne soit pas posté un monstre : dragon, naja, boa, tigre, grifffon, etc. L’arbre de vie est sous la surveillance des griffons ; files pommes d’or des Hespérides sous celle du dragon, ainsi que la toison d’or de Colchide ; le cratère de Dionysos sous celle des serpents ; tous les trésors de diamants et de perles, de la terre et des océans, sont gardés par des monstres. Toutes les voies de la richesse, de la gloire, de la connaissance, du salut, de l’immortalité sont préservée. On ne s’en empare que par un acte héroïque. Le monstre tué, qu’il soit extérieur ou qu’il soit intérieur à nous-mêmes, l’accès au trésor est ouvert.

Le trésor caché est de nature morale et spirituelle.

Ce trésor caché et mérité, par l’effort qu’engendre sa découverte, est le symbole de la vie intérieure et les monstres qui le gardent ne sont autres que des aspects de nous-mêmes.

 

DICTIONNAIRE LE ROBERT
historique de la langue française

Monstre :

n.m. vient par emprunt  (V. 1120) du latin monstrum, dérivé de monere « faire penser, attirer l’attention sur », d’où « avertir » ( : moniteur, montrer, monument, prémonition). Montrum est un terme du vocabulaire religieux désignant un prodige avertissant de la volonté des dieux, un signe divin à déchiffrer. Par la suite, il est appliqué à un objet de caractère exceptionnel ou à un être surnaturel. À basse époque, il se dit par hyperbole d’un homme (monstrum hominis) et d’une femme (monstrum mulieris) dans un langage de comédie ; dans la langue religieuse, il concerne spécialement les démons.
En français, le sens premier est celui de « prodige, miracle » (encore bien attesté au XVIe),

puis « action monstrueuse, criminelle » (1541, Clavin) « chose prodigieuse, incroyable «  (1580) et, par hyperbole, « chose mal ordonée, mal faite » (1690), dans une optique classsique d’ordre préétabli.
Cet emploi général a décliné par rapport aux emplois, d’ailleurs anciens, où monstre désigne des êtres de d’abord des hêtres mythologiques, de légendes (1160, mostre).
Depuis le XVIe S. (1562), on le relève dans l’expression  encore usuelle  monstre marin, appliqué par exemple à la baleine puis, au XVIIe S., au gros puoissons que l’on servait à table (carpes, brochets, saumons, turbots) (1678°. Racine, dans Phèdre (1677), l’emploie pour parler d’un animal féroce.
Son application à un être humain remonte aussi au XVIIe Siècle.
À partir de cette époque, on parle de monstre à propos d’un homme au physique et au mœurs étranges (1165), d’un homme défiguré par la lèpre (1223) ou contrefait (1225), d’un castrat (1380) et, par hyperbole depuis le XVIIe S., d’un homme très laid (1690).

Le mot témoigne également d’une apréciation morale (1223), en parlant d’un païen (sens propre au moyen âge) et d’un être repoussant, dans la locution un monstre de (1562,                        ( … )

Son emploi antiphrastique comme terme affectueuux date de XVIIIe S. (1727), époque où l’on commence à dire d’une chose c’est un monstre ! au sens de « c’est adorable ! » (1779). L’emploi adjectivé du mot à valeur intensive, pour « énorme, immense » dans l’usage familier, n’est pas attesté avant 1841.

L’adjectif MONSTRUEUX, EUSE est emprunté, un peu plus tard que le nom (1330), au latin monstruosus « bizarre, extraordinaire, prodigieux », de monstrum.
IL a évincé l’ancien adjectif monstreux (…)

Montrueux a pour premier sens « qui a les caractéristiques d’un monstre », en parlant d’un animal (1563, monstrueuse baleine) et d’un monstre biologique (1575, monstrueux enfants).
Dès le XIVe S., montrueux est employé avec une idée morale, appliqué à une action contraire aux lois de la nature ou à la volonté divine (1370-1380).

Depuis 1540, il est également employé avec un sens voisin de prodigieux, extraordinaire.
L’emploi  substantivé du mot à valeur de neutre (le monstrueux) date de l’époque romantique et la remise en honneur d’une esthétique du chaos (Hugo), puis du bizarre (Baudelaire).

 

 

DICTIONNAIRE ANALOGIQUE           

Monstre :

Êtres fantastiques – Être présentant une conformation anormale -
Monstrueux : gigantesque, éléphantesque, extraordinaire -  Monstruosité : malformation, difformité
(étude : Tératologie). Personne d’une méchanceté, d’une perversion extraordinaire, monstre de crauté, barbare, crime monstrueux.

 

 

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