Les Tardigrades
Quand le vivant rejoint l'imaginaire ...

 

Voici un animal incroyable, mais bien réel, qui nous est peut être venue de l'espace !

 

LES TARDIGRADES

La capacité de résistance tout à fait exceptionnelle de ces minuscules animaux pluricellulaires n'a pas fini d'étonner et d'intriguer le monde scientifique.
Le Tardigrade ne dépassant guère 2 mm. Il est invertébré (aucune colonne vertébrale), c’est un prédateur, il mange de la mousse et des bactéries. Il est capable de résister à toutes les températures et de supporter le vide spatial sans mourir. Les tardigrades ont un corps segmenté en quatre parties protégé par une cuticule, doté de huit pattes terminées par des griffes. On les retrouve sur tous les continents de la planète, parvenant à survivre dans des conditions extrêmes tels les sommets de l'Himalaya ou les sables brûlants du désert, au sein même des glaces polaires, dans les eaux profondes (jusqu'à 4000 mètres et davantage), voire dans les sources d'eaux brûlantes au voisinage des volcans sous marins ! Le Tardigrade utilise la cryptobiose (une forme d’hibernation), son métabolisme peut complètement s’arrêter, un état proche de la mort qui lui procure une longévité proche de l’éternité ! Des scientifiques ont ramené à la vie un tardigrade après 25 ans d’hibernation. Vous pouvez le soumettre à l’hélium liquide à -272°C, il peut supporter la chaleur jusqu’à 151°C. Il est tout petit avec un aspect plutôt laid, et pourtant la nature l’a doté de grande faculté. Lors de tests spatiaux des tardigrades ont survécu aux rayonnement d'ultraviolets ainsi qu'au vide spatial !

Leur durée de vie peut atteindre 60 ans en alternant "vie active" et "vie inactive". L’animal respire l'oxygène dissout dans l'eau au travers de sa peau. Si l'oxygène vient à manquer, le tardigrade se gonfle d'eau, s'immobilise, entre en vie ralentie. Si l'humidité tend à disparaître, le tardigrade ralentit ses mouvements jusqu'à les stopper totalement, et se contracte jusqu'à ressembler à un petit tonneau. Il s'assèche, suspends sa vie, arrête son métabolisme. C'est dans cet état desséché que le tardigrade peut supporter les conditions de survie extrêmes qui ont fait sa célébrité.


Découverts au XVIIe siècle, ces petits animaux surprenants ont été décrits pour la première fois en 1773 par le naturaliste Johann August Goeze (1731-1793) sous le nom de Kleiner Wasserbär (ourson d'eau) et leur appellation de Tardigrade (qui signifie marcheur lent) leur a été donnée en 1777 par le biologiste Lazzaro Spallanzani (1729-1799).




 

INTERROGATIONS (source Olivier Geoffroy)
Certains animaux sont connus pour vivre dans des milieux extrêmes, comme les riftias ou les bactéries thermophiles par exemple, qui vivent au proche voisinage des sources hydrothermales, sous des températures et des pressions énormes. Les vers de glace quant à eux, peuvent résister à des froids extrêmes et une atmosphère très pauvre en oxygène. Ces animaux ne sont parvenus à s'adapter à ces milieux extrêmes que par un procédé évolutif très long et très sensible. Cette adaptation est si fine et si élaborée, que les organismes qui en bénéficient sont très sensibles aux variations même faibles de leur milieu. S'ils se sont adaptés efficacement aux conditions extrêmes de leur milieu ils ne le sont pas du tout aux conditions opposées comme le sont les tardigrades. Cela rejoint le concept darwinien selon lequel les niches écologiques, les plus développées et les mieux adaptées, sont aussi les plus fragiles. Le tardigrade quant à lui semble se soustraire de ces inévitables compromis. Il est capable de résister à des conditions que l'on ne rencontre même pas sur terre. Le tardigrade est résistant à des conditions que l'on ne peut pas rencontrer sur terre, donc soit la sélection naturelle, lui a fait conserver ces caractéristiques extrêmes sans pouvoir les sélectionner réellement, en supposant qu'une sur-adaptation ne puisse pas être défavorable à l'animal.
Soit la sélection naturelle n'a conserver que certaines de ses caractéristiques qui lui sont indispensables, et ces super-résistances n'auraient été conservées que par hasard. On peut également penser que le tardigrade aurait subit une sélection naturelle ailleurs que sur terre où des conditions extrêmes auxquelles il est résistant se rencontrent. Cette réalité a incités certains biologistes à avancer l'hypothèse selon laquelle la provenance du tardigrade pourrait être extérieure au globe terrestre.
HYPOTHÈSES sur l'origine extra-terrestre du tardigrade :

Capable de survivre aux conditions les plus extrêmes, le tardigrade possède toutes les aptitudes pour survivre à un voyage spatial même très long, agrippé à une météorite par exemple.
Il possède également les caractéristiques qui lui permettraient de ne pas succomber lors de l'atterrissage quelque peu brutal de la météorite sur la surface accidentée d'une planète inhospitalière.
Supposons que la surface d'une planète soit percutée par un astéroïde, qui par le choc inhérent à son contact, fragmente cette surface en petits morceaux dont certains envoyés dans le cosmos se transforment à leur tour en météorite, ou bien par le biais de tout autre processus qui ferait devenir une partie de l'écorce de cette planète, une météorite.
Supposons aussi que cette partie de la couche superficielle qui est devenue une météorite, contienne également des tardigrades en cryptobiose. S'ils résistent aux contraintes mécaniques, physiques et thermiques subies lors de ce choc, il pourrait aisément résister au manque d'oxygène, au vide absolu et au froid de l'espace pendant une longue période.
Si ces tardigrades sont présents dans une couche qui n'est pas tout à fait superficielle, mais un peu plus en profondeur de la météorite, ils pourraient ainsi résister à la chaleur intense, et à l'altération de la couche superficielle du "véhicule spatial" qui découlent de son passage à grande vitesse dans l'atmosphère terrestre et aux frictions et frottements de l'air contre la météorite.
Il suffit ensuite que la météorite tombe dans une région favorable à sa résurrection, que l'érosion ou un autre phénomène physique altère suffisamment la surface de la météorite à l'endroit où il se trouve, pour les libérer de leur prison minérale. Si les conditions sont suffisamment clémentes le tardigrade pourra surgir de sa longue léthargie et revenir miraculeusement à la vie. Cette théorie est tout à fait plausible et n'a rien de fantastique ou de surnaturelle.

 

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